Renforcer la prévention en santé mentale dès les 1.000 premiers jours de vie : un enjeu clé pour les enfants et leurs familles

Le 12 mai 2025, la conférence de printemps sur le thème: "Les 1.000 premiers jours et les troubles du neuro-développement: défis et perspective" rassemble des acteurs du secteur sanitaire, social et éducatif. 

Renforcer la prévention en santé mentale, et de manière générale la santé tout court dès les 1.000 premiers jours de vie, permet d'envisager une approche globale de la santé de la mère et de l'enfant pour promouvoir des environnements favorables au développement harmonieux du fœtus et du nouveau-né. Cette initiative met en avant la nécessité d'agir précocement et de manière coordonnée pour garantir à chaque enfant un développement harmonieux et un accès équitable aux soins.

Être attentif au repérage précoce pendant les 1.000 premiers jours

La période des 1.000 premiers jours est déterminante pour le développement physique, mental et émotionnel de l'enfant. Certains troubles du neurodéveloppement et plus spécifiquement les troubles du spectre de l'autisme restent encore trop souvent détectés tardivement. De plus, les prises en charge et l'accompagnement restent de façon générale très difficiles. Le repérage précoce est une action clé durant ces 1.000 premiers jours: il consiste à observer, déceler ou identifier un ou plusieurs signes inhabituels susceptibles de signaler une particularité du développement.

Selon la ministre de la Santé et la Sécurité sociale, Madame Martine Deprez: "Pour bien accompagner un enfant, il faut considérer son développement dans les différents domaines, ses liens affectifs et son environnement. C'est en agissant tôt et de manière globale que l'on peut prévenir chez de nombreux enfants des troubles et en conséquence favoriser un bon développement".

Le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a déclaré: "Les premières années de la vie, de 0 à 3 ans, constituent une phase déterminante pour le développement sain de l'enfant. C'est la période qui a le plus grand impact sur leur développement cognitif, moteur et social. Il est donc primordial d'y accorder une attention particulière et de veiller à offrir aux tout-petits des activités qui favorisent pleinement leur épanouissement. Dans ce contexte, nous avons, en collaboration avec tous les partenaires de l'éducation, formulé une recommandation claire: ne pas exposer les enfants de 0 à 3 ans aux écrans et privilégier les interactions humaines, essentielles à leur développement.

Développer les compétences et le soutien aux acteurs du terrain qui accompagnent les enfants

Les professionnels de santé ainsi que ceux du secteur socio-éducatif occupent une place essentielle dans la prévention des troubles du développement.

Afin de renforcer les synergies existantes et de garantir une approche cohérente et coordonnée autour de l'enfant, il est essentiel de favoriser une collaboration étroite entre les professionnels des secteurs sanitaire, éducatif et social. Dans cette démarche, les structures d'accueil et les établissements scolaires ont un rôle clé à jouer. En les sensibilisant dès aujourd'hui à l'importance du bien-être émotionnel dès le plus jeune âge et en harmonisant les protocoles de repérage, il serait possible de consolider une action collective en faveur d'un accompagnement précoce et efficace. Et afin de renforcer cette dynamique, il est pertinent de proposer des formations complémentaires centrées sur les premiers liens, le repérage précoce et le développement de compétences relationnelles et émotionnelles. À ce titre, une journée de formation sur le repérage des signes d'alerte des troubles du neurodéveloppement (TND) sera organisée fin novembre 2025 à destination des médecins généralistes et des pédiatres, à l'initiative de la Direction de la Santé en collaboration avec les services de pédopsychiatrie et d'évaluation du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL).

Dans ce cadre, le soutien aux parents est élémentaire. "Une famille ne devrait pas faire face seule à la complexité des besoins spécifiques d'un enfant. Toute une approche systémique est nécessaire, y inclus des accompagnements individualisés et des services éducatifs spécialisés, mais aussi la possibilité de partager des expériences et de trouver des moments de répit. Dans cette optique, nous travaillons à la mise en place d'un dispositif d'accueil séquentiel, qui permettra aux familles concernées de vivre temporairement dans un logement accompagné, avec un encadrement adapté. L'objectif est d'offrir un espace-temps pour stabiliser, reconstruire, et retrouver du lien familial et de la confiance et d'éviter les comorbidités, les ruptures familiales et les recours judiciaires, tout en posant les bases d'un accompagnement pluridisciplinaire durable", souligne le ministre de la Famille, Max Hahn.

Enfin, pour répondre au mieux aux besoins des enfants et de leurs familles, il est nécessaire de favoriser l'accès aux services spécialisés, de consolider les équipes pluridisciplinaires et d'adapter les dispositifs d'accompagnement aux réalités culturelles et linguistiques du pays. Ici aussi, une collaboration renforcée entre tous les acteurs permettra d'assurer une prise en charge juste, globale et ajustée aux parcours de vie de chaque famille. Dans cette optique, la prise en charge des enfants de 0 à 4 ans présentant des troubles du neurodéveloppement sera étendue jusqu'à 6 ans. Ainsi, en 2026, une antenne du Service de Rééducation Précoce (SRP) – Hëllef fir de Puppelchen asbl, dédiée aux enfants de 0 à 6 ans, ouvrira ses portes au sein du bâtiment Santé de la Cité de l'Enfance à Pétange.

Cette conférence marque ainsi une étape vers l'importance de renforcer les dispositifs existants en matière de prévention, de repérage précoce et de coordination des acteurs. De plus, elle réaffirme la volonté de faire de la prévention en santé mentale dès les 1.000 premiers jours de vie une priorité de santé publique.

Communiqué par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse / ministère de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil / ministère de la Santé et de la Sécurité sociale