L'Éducation nationale a relevé le défi de la crise COVID-19

Le décrochage scolaire en légère diminution

La lutte contre le décrochage scolaire fait partie des priorités de l'Éducation nationale.

Pour y parvenir, il importe de pouvoir bien cerner et comprendre le phénomène.

Le nouveau rapport du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse Jeunes décrocheurs et jeunes inactifs au Luxembourg, s'intéresse au décrochage scolaire entre les années 2016/2017 et 2019/2020.

Elle porte sur les élèves qui ont quitté le système scolaire luxembourgeois au cours ou à la fin de l'année scolaire sans diplôme ni certification. En 2016/2017, le taux de décrocheurs s'élevait à 9,29% (1.921 élèves); en 2019/2020, il était de 8,16% (1.670 élèves).

 

2016/2017

2017/2018

2018/2019

2019/2020

Taux de décrocheurs

9,29 %

8,57 %

7,97 %

8,16 %

2019/2020: pas d'effet COVID

Malgré la pandémie et ses conséquences sur le système scolaire, le taux de décrocheurs reste stable en 2019/2020 par rapport aux années précédentes. La tendance sera à confirmer dans l'analyse des données 2020/2021, qui permettra d'évaluer l'impact des mesures de soutien mises en œuvre à partir de l'automne 2020.

Il est encourageant de noter que le taux de décrochage se situe en-dessous du seuil de 10% fixé comme objectif par l'Union européenne dans le cadre de sa stratégie "Europe 2020".

Les antennes locales du Service national de la jeunesse effectuent un suivi individuel des décrocheurs, dans la mesure où elles réussissent à les joindre. En 2019/2020, elles ont contacté et proposé leur soutien à 1.323 jeunes.

Les garçons, les redoublants, les élèves de 9e et 10e années d'études: davantage à risques

Certains groupes d'élèves courent un plus grand risque de décrocher:

  • Les élèves ayant accumulé un retard scolaire d'au moins deux années: c'est le cas de 90% des décrocheurs;
  • Les garçons plus que les filles: les garçons représentent chaque année plus ou moins 60% des décrocheurs;
  • Les élèves de 9e et 10e années d'études de l'enseignement secondaire (5C, 5G, 4C, 4G, 4T, 1re année CCP, 1re année DAP): en 2019/2020, selon le critère du niveau d'enseignement, plus de 46% des décrocheurs proviennent de ces classes. Or ces classes constituent des moments charnière dans le choix de la voie de formation ou de la direction des études.
  • Les élèves fréquentant une classe du DAP: ils représentent encore la part la plus importante des décrocheurs, selon le critère de l'ordre d'enseignement. Il importe toutefois de relever une forte diminution entre 2016/2017 (près de 29%) et 2019/2020 (près de 22%);
  • Les élèves des classes inférieures de l'enseignement général (7e à 5e): leur part parmi les décrocheurs, selon le critère de l'ordre d'enseignement, représente près de 17% en 2016/2017 et 20% en 2019/2020.

Prise en charge renforcée des jeunes à la recherche d'une entreprise

Les raisons les plus souvent invoquées par les décrocheurs pour expliquer leur abandon scolaire sont les suivantes, dans l'ordre décroissant:

  • absence de contrat d'apprentissage (pour les élèves de la formation professionnelle),
  • manque d'intérêt pour la voie de formation suivie,
  • problèmes de santé.

La connaissance des motifs du décrochage reste cependant lacunaire: moins d'un tiers des élèves répondent à cette question posée par l'agent du SNJ qui les contacte. Pour 2021/2022, des entretiens de départ approfondis avec les élèves décrocheurs sont envisagés afin de pouvoir saisir de manière plus systématique la raison de leur abandon scolaire.

Pour remédier à la difficulté à trouver une entreprise formatrice, rendue encore plus aiguë par la crise sanitaire, le ministère a autorisé le Centre national de formation professionnelle continue (CNFPC) et les lycées à assurer la partie pratique de la formation professionnelle en 2020/2021. Le CNFPC assure par ailleurs dès le début de l'année scolaire une prise en charge renforcée des jeunes à la recherche d'une entreprise. Une prime a également été accordée aux entreprises offrant des postes d'apprentissage.

L'orientation des lycéens, quant à elle, demeure une des priorités de la politique éducative: les cellules d'orientation dans les lycées et la Maison de l'orientation jouent un rôle essentiel pour améliorer l'accompagnement des jeunes et les aider à mieux se connaitre pour mieux choisir leur voie.

Un nouveau focus: les mesures de soutien aux décrocheurs

Le présent rapport s'est enrichi d'une partie consacrée aux offres que le SNJ met en œuvre afin de soutenir les jeunes ayant décroché. Elle décrit brièvement les différents dispositifs et indique les chiffres de fréquentation.

Il importe en effet de suivre et évaluer ces mesures qui visent à conduire les jeunes vers une formation et un diplôme, afin d'augmenter leurs chances de trouver un emploi.

Les principales mesures du SNJ incluent:

  • les services volontaires national ou européen,
  • les ateliers avec encadrement individuel,
  • les stages de découverte.

Le SNJ collabore également avec un lycée dans l'animation de classes d'orientation combinant service volontaire et scolarité. Ce type de collaboration va s'étendre à d'autres établissements scolaires.

Une méthode de calcul actualisée

Dans les rapports précédents, l'approche pour évaluer l'ampleur et l'évolution du décrochage scolaire se fondait sur le taux de décrochage théorique d'une cohorte d'élèves entrant en classe de 7e d'une année scolaire déterminée jusqu'à la fin de leur scolarité théorique.

La nouvelle approche consiste à calculer le rapport entre le nombre d'élèves hors obligation scolaire ayant décroché du système scolaire public luxembourgeois pendant l'année scolaire de référence, sur le nombre total d'élèves sans obligation scolaire inscrits dans l'enseignement public luxembourgeois au 15 novembre pour l'enseignement secondaire, respectivement au 15 octobre pour l'enseignement fondamental de l'année de référence.

Le rapport sur le décrochage en 2020/2021 sera publié fin 2021.

 

Communiqué par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse

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