Prolongation de l'obligation scolaire à 18 ans

Un instrument supplémentaire pour garantir des chances de formations équitables à tous les adolescents

Le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté le 22 février 2022 lors d'une conférence de presse au ministère à Clausen le projet de prolongation de l'obligation scolaire jusqu'à l'âge de la majorité, au cœur du projet de loi relatif au droit à l'enseignement et à l'obligation scolaire. La prolongation de l'obligation scolaire à 18 ans contribuera à réduire encore le taux de décrochage scolaire et à assurer une meilleure insertion dans le monde professionnel. De plus, cette mesure de lutte contre l'abandon scolaire s'accompagnera de la mise en place d'offres de formation alternatives.

"En augmentant la durée de la scolarité obligatoire pour les jeunes, nous nous donnons aussi l'obligation de ne pas laisser tomber les jeunes", a souligné Claude Meisch.

©MENEJ Claude Meisch lors de la conférence de presse
Claude Meisch lors de la conférence de presse

Une amélioration constante du taux de décrochage au cours des dernières années

Malgré une amélioration constante au cours des dernières années et un taux de décrochage scolaire qui se situe en dessous du niveau européen, trop de jeunes quittent encore l'école sans diplôme au Luxembourg: en 2016/2017, le taux était de 8,15% (1.720 élèves); en 2019/2020, il était de 6,92% (1.457 élèves).

Un tiers de tous les décrocheurs jusqu'à 25 ans sont âgés de 16 à 18 ans

En 2020/2021, quelque 647 jeunes de moins de 18 ans ont décroché, dont 12% ont intégré le marché du travail. Rien que pour cette année scolaire, cela représente près de 570 jeunes qui sont des NEET (Not in Employment, Education or Training) et qui ont peu de perspectives. Ces chiffres soulignent le grand risque qu'un élève "décrocheur" se retrouve socialement et économiquement en marge de la société. En effet, le monde du travail offre de moins en moins de perspectives professionnelles aux personnes peu ou pas qualifiées. Par conséquent, le décrochage scolaire devient la cause de bon nombre de difficultés, tant pour le jeune que pour la société dans sa globalité.

Le rapport[1] du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research) d'octobre 2021, qui porte sur le décrochage scolaire, conclut que la majorité des jeunes en décrochage avaient des difficultés à trouver leur place dans le système scolaire. Quelle que soit la raison pour laquelle les jeunes ont décroché, ils veulent majoritairement poursuivre un parcours scolaire, pour acquérir un diplôme et in fine un métier.

Une des priorités du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse est de donner aux enfants et aux adolescents des chances équitables de formation. La mission de la politique de l'éducation est de veiller à ce que chaque enfant ait les mêmes chances de réussir son parcours scolaire et cela signifie aussi veiller à ce que les jeunes restent à l'école jusqu'à ce qu'ils soient diplômés.

"Beaucoup de jeunes qui abandonnent l'école ne rejettent pas l'école, mais ont plutôt le sentiment que c'est l'école qui les rejette. Nous devons créer des voies alternatives pour rendre les jeunes plus forts et leur permettre de terminer leur scolarité", a souligné le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse.

Opportunités créées par le rallongement de l'obligation scolaire

La prolongation de la durée de l'obligation scolaire à 18 ans, alignée sur les tendances de nos pays voisins, permettra à chaque élève de bénéficier d'une scolarisation plus longue et plus efficiente, augmentant ainsi ses chances de réussite pour l'avenir.

Ces deux années supplémentaires seront autant de temps gagné pour réconcilier les jeunes à risque de décrochage avec l'école, en renforçant l'accompagnement individuel, en favorisant une bonne relation élève-enseignant, en soutenant le jeune face à ses éventuelles difficultés socio-familiales, en l'aidant à gagner confiance en soi et en améliorant ses compétences sociales.

Des mesures concrètes pour maintenir les élèves dans l'apprentissage

L'augmentation de la scolarité obligatoire ne peut être un succès que si, en plus des projets déjà en place (classe Mosaïque, Liewensschoul, etc.), des mesures concrètes sont prises pour s'adapter au parcours et au profil des décrocheurs.

Il est envisagé que l'obligation scolaire à 18 ans n'entre en vigueur que trois années après la publication de la loi au Journal officiel. Durant cette période, le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, continuera ses efforts pour maintenir les jeunes à l'école, et pour créer des offres de formation alternatives à l'image des Centres d'insertion socioprofessionnelle (CISP).

 

[1] Hauret L. Et al. (2021). Regards de décrocheurs de l'enseignement général sur leur parcours, leur vécu et leur accompagnement. LISER

 

Communiqué par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse

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