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Réunir les efforts pour répondre aux défis de recrutement à l’enseignement fondamental: accord entre le gouvernement et le SNE/CGFP

©MENEJ
Claude Meisch, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse ; Patrick Remakel, président du Syndicat national des enseignants (SNE/CGFP)
Le 23 janvier 2018, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, et le président du Syndicat national des enseignants (SNE/CGFP), Patrick Remakel, ont signé un accord sur les lignes directrices pour le recrutement et l’insertion professionnelle des instituteurs. Il traduit la volonté commune du ministère et du SNE/CGFP de réunir leurs efforts pour répondre aux défis qui se posent pour le recrutement à l’enseignement fondamental.

Depuis une trentaine d’années, l’enseignement fondamental fait face à une pénurie d’enseignants brevetés, situation qui risque de s’aggraver les prochaines années en raison notamment de l’évolution constante de la population scolaire et de la baisse du nombre de diplômés en sciences de l’éducation.

Le ministère et le SNE/CGFP sont unanimes sur l’importance de mettre en place des solutions plus flexibles qui amélioreront le recrutement en termes quantitatifs comme qualitatifs. Les mesures retenues dans l’accord permettront de garantir la qualité de l’enseignement en recrutant à un niveau bachelor les titulaires de classe qui font défaut en cas de pénurie d’enseignants brevetés.

En réduisant la durée du stage d’insertion professionnelle, elles contribueront également à rendre la profession enseignante plus attractive.

Le ministère et le SNE/CGFP se sont également mis d’accord sur deux principes qui sont au cœur de l’accord : les enseignants brevetés continueront d’avoir un accès prioritaire à la fonction d’instituteur et les spécificités de l’enseignement fondamental seront maintenues (maîtrise des trois langues du pays, enseignant « généraliste » dispensant toutes les branches,...).

Concrètement, l’accord entre ministre et le SNE/CGFP porte sur cinq volets :

1. La condition que les candidats au concours de recrutement doivent être habilités, dès le départ, à enseigner dans les quatre cycles de l’école fondamentale sera abolie.

Pour être admissibles au concours de recrutement, les candidats doivent actuellement être habilités à enseigner dans les quatre cycles d’apprentissage, c'est-à-dire au cycle 1 (éducation préscolaire) en même temps qu’aux cycles 2 à 4 (enseignement primaire). Cette condition sera abolie. Seront donc également admissibles les candidats habilités à enseigner soit au cycle 1 soit aux cycles 2 à 4. Les candidats qui suivent des études en Belgique et qui disposent de la seule qualification pour l’une des deux options, mais qui souhaitent tout de même intervenir dans les quatre cycles, pourront dorénavant suivre une formation en cours d’emploi de 160 heures offerte par l’Institut de formation de l’Éducation nationale (IFEN).

2. L'expérience acquise durant la formation initiale des instituteurs sera désormais prise en compte pour la réduction du stage d’insertion professionnelle.

La majorité des instituteurs-stagiaires ont, dans le cadre de leur formation initiale, effectué un nombre élevé de semaines de stage pratique et disposent ainsi déjà d’une expérience professionnelle au moment de leur entrée en fonction. Désormais, l’instituteur-stagiaire qui peut se prévaloir de stages pratiques d’une durée cumulée d’au moins 20 semaines accomplis pendant une formation initiale de quatre ans bénéficiera d’une réduction de stage d’une année. Cette mesure s’appliquera aux stagiaires actuellement en stage ainsi qu’aux futurs stagiaires.

3. L’accès au concours de recrutement sera ouvert aux détenteurs d’un bachelor en relation avec les missions de l’enseignement fondamental.

Actuellement réservé aux seuls détenteurs d’un bachelor en sciences de l’éducation, l’accès au concours de recrutement sera élargi aux détenteurs d’un bachelor en relation avec les missions de l’enseignement fondamental. Ce mécanisme s’appliquera seulement si le nombre de candidats détenteurs d’un bachelor en sciences de l’éducation est inférieur au nombre de postes à disposition. Retenus sur dossier, les candidats en question seront engagés en tant que chargés de cours (CDI) et participeront, durant leur première année de service, à une formation en cours d’emploi de 240 heures, offerte par IFEN. La réussite de celle-ci leur permettra de se présenter au concours de recrutement et d’accéder à la fonction d’instituteur sous les mêmes conditions que le candidat détenteur d’un bachelor en sciences de l’éducation (épreuves préliminaires, classement en rang utile,...).

Cette ouverture améliorera la qualité de l’enseignement par le biais d’une formation en cours d’emploi bien plus intense que la pratique actuelle prévue pour le recrutement  d’enseignants remplaçants : ces derniers doivent avoir diplôme de fin d’études secondaires et suivre un stage pratique de 4 semaines.

4. Le ministère poursuivra les pourparlers avec l’Université du Luxembourg pour mieux répondre aux besoins de recrutement de l’Éducation nationale.

L’Université du Luxembourg ne forme actuellement qu’un quart des candidats qui accèdent à la fonction d’instituteur de l’école fondamentale, d’où la nécessité d’augmenter ses capacités de formation de futurs instituteurs et de repenser sa politique de sélection des candidats.

5. Un comité d’accompagnement, composé de représentants du ministère et du SNE/CGFP, suivra la mise en œuvre des mesures  retenues dans l’accord.

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